I A l'origine de la Charte Sources Les sources proprement dites sont mentionnées dans l'article 52§2 : Les droits reconnus par la présente Charte qui trouvent leur fondement dans les traités communautaires ou dans le traité sur l'Union européenne s'exercent dans les conditions et limites définies par ceux-ci.
LibertĂ©professionnelle et droit de travailler. 1. Toute personne a le droit de travailler et dâexercer une profession librement choisie ou acceptĂ©e . 2. Tout citoyen ou toute citoyenne de lâUnion a la libertĂ© de chercher un emploi, de travailler, de sâĂ©tablir ou de fournir des services dans tout Ătat membre . 3.
Cequi lui permet dâestimer que lâingĂ©rence dans les droits fondamentaux contenue dans lâaccord (que toutes les parties sâaccordent Ă reconnaĂźtre) ne porte pas atteinte pour autant au contenu mĂȘme du droit fondamental au respect de la vie privĂ©e (article 7 de la Charte) ou Ă la protection des donnĂ©es personnelles (article 8), et ne
Article130-1. CrĂ©ation LOI n°2014-896 du 15 aoĂ»t 2014 - art. 1. Afin d'assurer la protection de la sociĂ©tĂ©, de prĂ©venir la commission de nouvelles infractions et de restaurer l'Ă©quilibre social, dans le respect des intĂ©rĂȘts de la victime, la peine a pour fonctions : 1° De sanctionner l'auteur de l'infraction ;
Larticle 41 de la charte des droits fondamentaux Ă©voque Ă©galement la nĂ©cessitĂ© pour l'administration de respecter les intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes de la confidentialitĂ© et du secret professionnel et des affaires. Les secrets d'affaires intĂšgrent les informations techniques relatives au savoir-faire dont non seulement la divulgation au public, mais Ă©galement la
Vay Tiá»n Nhanh Chá» Cáș§n Cmnd. Charte des droits fondamentaux de l'Union europĂ©enne - Commentaire article par article pan Fabrice Picod, CĂ©cilia Rizcallah, SĂ©bastien Van Drooghenbroeck CaractĂ©ristiques Charte des droits fondamentaux de l'Union europĂ©enne - Commentaire article par article Fabrice Picod, CĂ©cilia Rizcallah, SĂ©bastien Van Drooghenbroeck Nb. de pages 1485 Format Pdf, ePub, MOBI, FB2 ISBN 9782802765424 Editeur Bruylant Emile Date de parution 2020 TĂ©lĂ©charger eBook gratuit Ebooks anglais tĂ©lĂ©charger Charte des droits fondamentaux de l'Union europĂ©enne - Commentaire article par article par Fabrice Picod, CĂ©cilia Rizcallah, SĂ©bastien Van Drooghenbroeck in French Overview Le 1er dĂ©cembre 2009, entrait en vigueur le traitĂ© de Lisbonne. Par ce biais, la Charte des droits fondamentaux acquĂ©rait la valeur contraignante pleine et entiĂšre dont elle s'Ă©tait vue initialement privĂ©e lors de sa proclamation par le Parlement europĂ©en, le Conseil et la Commission, le 7 dĂ©cembre 2000. En pratiquement vingt annĂ©es, l'application de la Charte a conduit Ă la production d'une jurisprudence abondante et complexe, tant Ă l'Ă©gard des droits et libertĂ©s qu'elle consacre - songeons par exemple au principe ne bis idem, Ă la matiĂšre de la protection des donnĂ©es Ă caractiĂšre personnel, ou encore Ă l'interdicton des discriminations -, qu'en lien avec les clauses transversales qui en gouvernent l'interprĂ©tation et la mise en oeuvre dĂ©limitation de son invocablitĂ© vis-Ă -vis des actes Ă©tatiques, lien avec la Convention europĂ©enne des droits de l'Homme et articulation avec la protection constitutionnelle des droits et libertĂ©s. Une synthĂšse de cet acquis, et des perspectives qu'il laisse entrevoir, a paru utile, voire indispensable. Le prĂ©sent ouvrage s'y emploie sous la forme d'un commentaire article par article, systĂ©matique, de la Charte des droits fondamentaux de l'Union europĂ©enne du 7 dĂ©cembre 2000, telle qu'adaptĂ©e le 12 dĂ©cembre 2007 Ă Strasbourg, Ă laquelle l'article 6 du traitĂ© sur l'Union europĂ©enne confĂšre la mĂȘme valeur juridique que les traitĂ©s constitutifs. La deuxiĂšme Ă©dition de ce livre fut l'occasion d'ajouter, au travail originellement rĂ©alisĂ© 2017, un nombre considĂ©rable de nouveaux dĂ©veloppements, voire, dans certains cas, de refondre entiĂšrement les analyses livrĂ©es pour intĂ©grer tel ou tel arrĂȘt de principe ou de revirement intervenu dans l'intervalle. Chaque commentaire intĂšgre donc les rĂ©fĂ©rences doctrinales et jurisprudentielles les plus rĂ©centes et les plus pertinentes sur les sujets traitĂ©s, et opĂšre les renvois aux autres instruments de protection des droits de l'Homme susceptibles d'offrir un Ă©clairage Ă la Charte. Issu des efforts conjuguĂ©s d'une Ă©quipe franco-belge, cet ouvrage croise les regards des universitaires, des chercheurs et des praticiens, Ă l'image du public auquel il est destinĂ©. Lire aussi [Pdf/ePub] Le Tour du monde en 80 jours - Extraits choisis by Jules Verne download ebook read book, {pdf download} Wooed by a Wicked Duke A Regency Romance download pdf, Download Pdf Le YĂ©men - De l'arabie heureuse Ă la guerre download link, [PDF] Les Loups-Garous de Thiercelieux - Lune rousse download site, [PDF] Comment devenir un optimiste contagieux download download pdf,
Accueil Revues La Revue de l'Ires NumĂ©ro 2018/3-1/2019 n° 96-97 Ătat des lieux de lâEurope... ArticleRĂ©sumĂ©PlanBibliographieAuteurCitĂ© parfile_downloadTĂ©lĂ©charger Article Parmi les diffĂ©rents instruments juridiques mondiaux et europĂ©ens, le droit de lâUnion europĂ©enne constitue, Ă maints Ă©gards, une source originale de droits pour les travailleurs et surtout le corpus le plus abouti de normes supranationales dans le domaine social. Nous tenterons alors de poser les bases dâune rĂ©flexion juridique et critique, en nous demandant, Ă la lumiĂšre des Ă©volutions rĂ©centes, si ce droit social de lâUnion europĂ©enne est aujourdâhui effectivement au service dâune Europe sociale. 1 Faire un Ă©tat des lieux de lâEurope sociale implique tout dâabord de souligner lâexistence de diffĂ©rents instruments juridiques mondiaux, mais surtout europĂ©ens, dans le champ du social. Ă cet Ă©gard, lâOrganisation internationale du travail OIT, institution internationale dĂ©diĂ©e aux questions du travail, a Ă©laborĂ© de nombreuses conventions et recommandations concernant lâensemble des relations de travail la libertĂ© syndicale et la protection du droit syndical [1], le droit dâaction et de nĂ©gociation collective [2], lâinterdiction du travail forcĂ© [3], la protection contre le licenciement [4], la mise en place dâun systĂšme dâinspection du travail [5] ou encore la protection de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© au travail [6]. En outre, sous lâĂ©gide du Conseil de lâEurope, dont la vocation principale est la promotion des droits de lâHomme, plusieurs textes ont contribuĂ© Ă faire avancer les droits sociaux des travailleurs. Câest le cas de certaines dispositions de la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâHomme CESDH [7], telles que lâinterdiction du travail forcĂ© [8] et lâinterdiction des discriminations [9], mais aussi de dispositions de la Charte sociale europĂ©enne [10] telles que le droit au travail [11], le droit Ă la sĂ©curitĂ© et Ă lâhygiĂšne au travail [12] et le droit syndical [13]. Ainsi, les droits internationaux et europĂ©ens ont indĂ©niablement contribuĂ© Ă lâĂ©mergence dâune logique de progrĂšs social TeyssiĂ©, 2014 ; Moreau, 2006. 2 Parmi ceux-lĂ , le droit de lâUnion europĂ©enne constitue, Ă maints Ă©gards, une source originale de droits pour les travailleurs. En effet, si lâUnion europĂ©enne a dâabord pour objectif la rĂ©alisation dâun vaste marchĂ© commun de lâemploi, des services et des capitaux, lâinstitution poursuit Ă©galement des objectifs sociaux. Câest dans ce cadre que sont Ă©laborĂ©es des rĂšgles protectrices des travailleurs qui organisent et facilitent leur mobilitĂ© au sein de lâUnion europĂ©enne. Il en est ainsi en particulier de la libertĂ© de circulation des personnes qui leur permet de se dĂ©placer librement sur le territoire dâun autre Ătat membre, notamment dans la perspective dây occuper un emploi et dây demeurer. Dâautres rĂšgles, tout aussi importantes, fixent des exigences minimales dans certains domaines qui permettent dâharmoniser les droits nationaux du travail. Câest le cas par exemple dans le champ, fondamental, de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© au travail. Enfin, les rĂšgles du droit de lâUnion europĂ©enne protĂšgent les droits sociaux fondamentaux des travailleurs tels que le droit dâaction et de nĂ©gociation collective. Pour cette raison, le droit de lâUnion europĂ©enne est le corpus le plus important de normes internationales dans le domaine social. Câest aussi le plus abouti. En effet, contrairement aux autres rĂšgles Ă©manant de sources de droit international et europĂ©en, celles Ă©manant de lâUnion europĂ©enne ont vocation Ă crĂ©er directement des droits et des obligations dans le chef des particuliers [14]. La diffĂ©rence avec les autres normes supranationales est dâimportance car elle permet, le cas Ă©chĂ©ant, aux travailleurs de se prĂ©valoir et de mobiliser directement les rĂšgles issues du droit de lâUnion europĂ©enne BergĂ©, 2013 ; Akandji-KombĂ©, 2012. En outre, le droit de lâUnion europĂ©enne se caractĂ©rise par sa primautĂ© sur le droit interne [15]. Cela implique que les Ătats sont tenus dâassurer le respect des normes du droit de lâUnion dans leurs propres ordres juridiques Hennion-Moreau, 2009 ; Robin-Olivier, 2016a. DĂšs lors, le droit social de lâUnion europĂ©enne est le principal vecteur de droits sociaux pour les travailleurs. 3 Nous tenterons alors de poser les bases dâune rĂ©flexion critique, en nous demandant si ce droit social de lâUnion europĂ©enne est aujourdâhui effectivement au service dâune Europe sociale. Câest un point de vue juridique qui est ici proposĂ©. Il vise Ă interroger lâexistence et la portĂ©e de rĂšgles de droit issues de lâUnion europĂ©enne aptes Ă crĂ©er des droits sociaux au profit des travailleurs. Il interroge Ă©galement lâeffectivitĂ© de ces rĂšgles de droit au stade de leur application, ce qui rĂ©vĂšle les limites dâune lecture purement formelle des textes. Ainsi, du point de vue du juriste, faire un Ă©tat des lieux de lâEurope sociale soulĂšve la problĂ©matique de lâexistence vĂ©ritable de cette Europe sociale, qui ne soit pas un vain mot mais qui procĂšde dâune volontĂ© europĂ©enne commune de faire rĂ©ellement progresser les droits sociaux des travailleurs une Europe sociale qui trouve effectivement sa traduction dans les textes et surtout dans les actes. AssurĂ©ment, la rĂ©ponse Ă cette question nâest pas une chose aisĂ©e. NuancĂ©e et complexe, elle peut toutefois ĂȘtre abordĂ©e de maniĂšre sĂ©quencĂ©e. Câest ainsi quâaprĂšs avoir observĂ© la construction de lâEurope sociale I, son dĂ©clin devra ĂȘtre abordĂ© II, avant que son renouveau ne soit envisagĂ© III. I. La construction de lâEurope sociale 4 Le droit de lâUnion europĂ©enne sâest dâabord prĂ©occupĂ© de rĂ©gir les situations de mobilitĂ© des travailleurs. En effet, depuis le traitĂ© de Rome en 1957 [16], il sâagit dâune thĂ©matique centrale du projet europĂ©en [17]. De nombreuses rĂšgles viennent lâencourager et lâencadrer car elle sâintĂšgre dans la finalitĂ© de la construction de lâUnion europĂ©enne la crĂ©ation dâun vaste marchĂ© commun des marchandises, des personnes, des services et des capitaux. La libre circulation des personnes 5 En vertu de lâactuel article 45 du TraitĂ© sur le fonctionnement de lâUnion europĂ©enne TFUE, la libre circulation des personnes, reconnue dans un premier temps au seul bĂ©nĂ©fice des travailleurs, doit permettre la crĂ©ation dâun marchĂ© commun de lâemploi [18]. Cette libertĂ© implique lâabolition de toute discrimination fondĂ©e sur la nationalitĂ© entre les travailleurs des Ătats membres en ce qui concerne lâemploi, la rĂ©munĂ©ration et les autres conditions de travail. Elle comporte le droit de rĂ©pondre Ă des emplois offerts dans un autre Ătat membre, de se dĂ©placer librement sur le territoire dâun autre Ătat membre et Ă©galement dây sĂ©journer et dây demeurer [19]. 6 Cette mobilitĂ© des travailleurs, encouragĂ©e par le droit de lâUnion europĂ©enne, est encadrĂ©e par la mise en Ćuvre de techniques issues du droit international privĂ© qui ont vocation Ă rĂ©soudre les conflits qui peuvent en rĂ©sulter RodiĂšre, 2003. Ainsi, face Ă une situation prĂ©sentant un Ă©lĂ©ment dâextranĂ©itĂ©, des rĂšgles permettent de dĂ©terminer le juge compĂ©tent pour traiter dâun Ă©ventuel litige ainsi que la loi quâil sera tenu dâappliquer. Il sâagit de dispositions spĂ©cifiques au contrat de travail et protectrices de la partie faible issues du rĂšglement Bruxelles I [20] et du rĂšglement Rome I [21]. Le premier de ces textes, relatif Ă la compĂ©tence judiciaire, permet de faciliter le recours contentieux du travailleur en cas de litige portant sur lâexĂ©cution de la relation de travail en prĂ©sence dâun contrat de travail international [22]. Le second, relatif Ă la loi applicable au contrat de travail international, prĂ©serve le choix dâune loi dâautonomie comme câest la rĂšgle en matiĂšre contractuelle, tout en imposant le respect de dispositions impĂ©ratives en faveur de la protection du travailleur [23]. 7 En outre, des instruments permettent de dĂ©terminer le droit de la sĂ©curitĂ© sociale applicable en cas de mobilitĂ© PrĂ©tot, 1987 ; Chassard, Venturini, 8 2005. En la matiĂšre, il nâest pas question dâuniformiser les lĂ©gislations de sĂ©curitĂ© sociale des Ătats membres, dâautant que le droit social en gĂ©nĂ©ral se prĂȘte difficilement Ă cette forme dâaction de lâUnion europĂ©enne, les Ătats ayant conservĂ© leur compĂ©tence en ce domaine. Il ne sâagit pas non plus dâharmoniser les lĂ©gislations de sĂ©curitĂ© sociale des diffĂ©rents Ătats membres, ce qui a pu ĂȘtre fait, comme nous le verrons, par voie de directives pour certains Ă©lĂ©ments de la relation de travail. Il sâagit ici dâune simple coordination des rĂ©gimes de sĂ©curitĂ© sociale [24]. Cette derniĂšre est nĂ©anmoins fondamentale car elle est conçue comme le corollaire de la libre circulation des travailleurs. En effet, la coordination des rĂ©gimes de sĂ©curitĂ© sociale [25] est indispensable pour quâils puissent, effectivement, exercer leur mobilitĂ©, en Ă©tant assurĂ©s quâils pourront bĂ©nĂ©ficier dâune couverture sociale [26]. Lâadoption de rĂšgles minimales en matiĂšre de droits sociaux 9 Outre lâencouragement et lâencadrement de la mobilitĂ© des travailleurs, le droit de lâUnion europĂ©enne sâest Ă©galement prĂ©occupĂ© dâĂ©dicter un certain nombre de rĂšgles minimales que les Ătats membres sont tenus de transposer dans leur droit national. En effet, depuis lâActe unique europĂ©en de 1986 [27], lâUnion europĂ©enne a compĂ©tence pour adopter des directives fixant des prescriptions minimales [28]. DĂšs lors, le droit du travail, et plus largement le droit social en gĂ©nĂ©ral est devenu un domaine dâaction Ă part entiĂšre de lâUnion europĂ©enne. Ainsi, il est solennellement affirmĂ© que les Ătats membres sâattachent Ă promouvoir lâamĂ©lioration, notamment du milieu de travail, pour protĂ©ger la sĂ©curitĂ© et la santĂ© des travailleurs, et se fixent pour objectif lâharmonisation, dans le progrĂšs, des conditions existant dans ce domaine [29] ». 10 Ces rĂšgles ont vocation Ă protĂ©ger les travailleurs. Il sâagit des politiques sociales que lâactuel article 153 du TFUE Ă©numĂšre lâamĂ©lioration, en particulier du milieu de travail, pour protĂ©ger la santĂ© et la sĂ©curitĂ© des travailleurs ; les conditions de travail ; la sĂ©curitĂ© sociale et la protection sociale des travailleurs ; la protection des travailleurs en cas de rĂ©siliation du contrat de travail ; lâinformation et la consultation des travailleurs ; la reprĂ©sentation et la dĂ©fense collective des intĂ©rĂȘts des travailleurs et des employeurs ; les conditions dâemploi des ressortissants des pays tiers se trouvant en sĂ©jour rĂ©gulier sur le territoire de lâUnion ; lâintĂ©gration des personnes exclues du marchĂ© du travail ; lâĂ©galitĂ© entre les hommes et les femmes en ce qui concerne leurs chances sur le marchĂ© du travail et le traitement dans le travail ; la lutte contre lâexclusion sociale ; la modernisation des systĂšmes de protection sociale. 11 Dans chacun de ces domaines, lâUnion europĂ©enne est compĂ©tente pour complĂ©ter lâaction des Ătats membres par voie de directives. Lâobjectif est bien ici dâharmoniser les droits nationaux, en imposant des exigences minimales applicables aux relations de travail. Lâharmonisation dans le cadre des politiques sociales par la voie des directives est alors assurĂ©ment un vecteur de progrĂšs social ; câest un des ressorts de lâEurope sociale Martin, 1994. Les Ătats membres moins avancĂ©s dans certains domaines sociaux sont ainsi tenus de faire Ă©voluer leur lĂ©gislation pour respecter les rĂšgles minimales fixĂ©es par les directives. Quant aux autres, des clauses de non-rĂ©gression leur interdisent de prendre prĂ©texte de la transposition dâune directive pour abaisser les niveaux de protection qui existent dans leur lĂ©gislation nationale. 12 Ă cet Ă©gard, lâaction de lâUnion europĂ©enne en matiĂšre de protection de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© au travail doit ĂȘtre soulignĂ©e. En effet, la directive-cadre du 12 juin 1989 concernant la mise en Ćuvre des mesures visant Ă promouvoir lâamĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© des travailleurs au travail a considĂ©rablement fait progresser lâidĂ©e de prĂ©vention sur les lieux de travail dans les lĂ©gislations des Ătats membres, en particulier en France [30]. Il sâagit de promouvoir une vĂ©ritable politique de prĂ©vention des risques, celle-ci Ă©tant dĂ©finie comme lâensemble des dispositions ou des mesures prises ou prĂ©vues Ă tous les stades de lâactivitĂ© dans lâentreprise, en vue dâĂ©viter ou de diminuer les risques professionnels [31] ». 13 ConformĂ©ment Ă la directive, la loi de transposition française du 14 31 dĂ©cembre 1991 [32] a permis de renforcer les exigences en termes de prĂ©vention. Depuis, lâemployeur est dĂ©biteur dâune obligation gĂ©nĂ©rale de prĂ©vention qui nâest plus limitĂ©e au respect de rĂšgles particuliĂšres de sĂ©curitĂ©. ParallĂšlement, lâaccent a Ă©tĂ© mis sur la nĂ©cessaire participation Ă©quilibrĂ©e » des travailleurs et de leurs reprĂ©sentants Ă la prĂ©vention des risques dans lâentreprise [33]. En dâautres termes, le droit de lâUnion europĂ©enne a ouvert la voie Ă une approche plus complĂšte des risques, centrĂ©e sur leur Ă©vitement plus que sur leur rĂ©paration et qui associe lâensemble des acteurs dans lâentreprise. Câest lâacte de naissance dâune politique ambitieuse de prĂ©vention sur les lieux de travail, telle que nous la connaissons aujourdâhui en droit français. Les droits fondamentaux 15 Enfin, de maniĂšre plus rĂ©cente mais nĂ©anmoins importante, lâaction de lâUnion europĂ©enne en faveur des travailleurs sâest dĂ©veloppĂ©e dans le champ des droits fondamentaux. DĂ©jĂ , en 1989, la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux avait permis de fixer les grands principes du modĂšle europĂ©en du droit du travail [34] Il convient de donner aux aspects sociaux la mĂȘme importance quâaux aspects Ă©conomiques et âŠ, dĂšs lors, ils doivent ĂȘtre dĂ©veloppĂ©s de façon Ă©quilibrĂ©e [35] ». 16 Nâayant pas dâeffet contraignant, la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux nâen demeurait pas moins un acte fort dans lâaffirmation dâune authentique logique de progrĂšs social au sein du droit de lâUnion europĂ©enne. En effet, il sâagissait dâaffirmer la dimension sociale de lâUnion europĂ©enne [36] » dans des domaines tels que lâamĂ©lioration des conditions de vie et de travail. 17 Un cap a Ă©tĂ© franchi lors de la proclamation au Conseil europĂ©en de Nice en 2000 de la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne [37] qui, depuis le traitĂ© de Lisbonne [38], a la mĂȘme valeur juridique que les traitĂ©s [39]. DotĂ© dâune force contraignante, le texte proclame lâensemble des droits civils, politiques, Ă©conomiques et sociaux des citoyens de lâUnion europĂ©enne. Concernant spĂ©cifiquement les relations de travail, un chapitre consacrĂ© Ă la SolidaritĂ© » affirme lâexistence dâun droit Ă lâinformation et Ă la consultation des travailleurs au sein de lâentreprise [40], dâun droit de nĂ©gociation et dâactions collectives [41], dâun droit dâaccĂšs aux services de placement [42], dâun droit Ă la protection en cas de licenciement injustifiĂ© [43] ou encore dâun droit Ă des conditions de travail justes et Ă©quitables [44]. 18 La reconnaissance de ces droits fondamentaux au profit des travailleurs participe incontestablement de la construction dâune Europe sociale, bĂątie de maniĂšre progressive et par strates successives. Jusquâici, la logique semblait celle dâun progrĂšs constant en faveur de la protection des travailleurs de lâorganisation de leur mobilitĂ© au sein de lâUnion europĂ©enne Ă lâaffirmation de droit sociaux fondamentaux, en passant par la mise en Ćuvre dâambitieuses politiques sociales posant des exigences minimales applicables Ă la relation de travail dans les diffĂ©rents Ătats membres. Il faut pourtant constater que cette Europe sociale a connu et connaĂźt encore un certain dĂ©clin, dans les textes, mais aussi et surtout dans leur application. II. Le dĂ©clin de lâEurope sociale 19 Sâil faut constater une phase de dĂ©clin de lâEurope sociale, ce dernier est incontestablement liĂ© Ă la dichotomie entretenue avec lâEurope Ă©conomique [45]. Un dĂ©sĂ©quilibre structurel entre Europe Ă©conomique et sociale aux fondements du dĂ©clin de lâEurope sociale ? 20 En consĂ©quence, les objectifs Ă©conomiques des traitĂ©s ont parfois pris le pas sur les objectifs sociaux. En effet, les questions sociales ont dâabord Ă©tĂ© abordĂ©es par lâUnion europĂ©enne comme des auxiliaires des libertĂ©s Ă©conomiques garanties par les traitĂ©s. Créée Ă lâissue du second conflit mondial, celle-ci repose avant tout sur une alliance Ă©conomique des diffĂ©rents Ătats membres. Dans ce cadre, la mobilitĂ© des travailleurs, encouragĂ©e et encadrĂ©e par le droit de lâUnion europĂ©enne ainsi que nous lâavons vu, vise prioritairement Ă la crĂ©ation dâun vaste marchĂ© commun de lâemploi au service dâobjectifs Ă©conomiques. 21 LâamĂ©lioration des conditions de travail est visĂ©e par les traitĂ©s fondateurs mais elle doit rĂ©sulter de lâĂ©tablissement dâun marchĂ© commun favorisant lâharmonisation des systĂšmes sociaux. Ainsi, il est affirmĂ© dans les traitĂ©s fondateurs que les Ătats membres conviennent de la nĂ©cessitĂ© de promouvoir lâamĂ©lioration des conditions de vie et de travail de la main-dâĆuvre permettant leur Ă©galisation dans le progrĂšs, ⊠une telle Ă©volution rĂ©sultera ⊠du fonctionnement du marchĂ© commun, qui favorisera lâharmonisation des systĂšmes sociaux [46] ». En dâautres termes, la logique sociale qui est Ă lâĆuvre nâest pas sĂ©parable dâune logique Ă©conomique, qui est premiĂšre dans la construction europĂ©enne. 22 Il est vrai que, par la suite, la dimension sociale a connu un rĂ©el approfondissement. La montĂ©e en puissance des politiques sociales ainsi que lâirruption des droits fondamentaux des travailleurs, prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©s, en tĂ©moignent. Dâailleurs, il a Ă©tĂ© proposĂ© dây voir une phase dâ autonomisation » voir notamment Schmitt, 2012 dâune logique sociale au sein du droit de lâUnion europĂ©enne. Sous cet angle, le droit social de lâUnion europĂ©enne obĂ©it dĂ©sormais Ă une finalitĂ© propre, qui fait converger les objectifs Ă©conomiques et sociaux. Il y a alors coexistence des deux logiques. Câest en tout cas ce qui ressort de la mission dĂ©sormais assignĂ©e Ă lâUnion Ćuvrer pour le dĂ©veloppement durable de lâEurope fondĂ© sur une croissance Ă©conomique Ă©quilibrĂ©e et sur la stabilitĂ© des prix, une Ă©conomie sociale de marchĂ© hautement compĂ©titive, qui tend au plein emploi et au progrĂšs social [47]. 23 Toutefois, cette promotion de lâEurope sociale semble remise en cause, car la dimension Ă©conomique nâest jamais loin et rejaillit puissamment dans un contexte europĂ©en, et plus largement mondial, difficile Supiot, 2010. Ce dĂ©clin Ă©tait sans doute prĂ©visible, compte tenu de la finalitĂ© Ă©conomique des traitĂ©s les mots mĂȘmes dââEurope socialeâ sont si paradoxaux, quâils illustrent mieux que ne pourrait le faire la plus savante analyse les ambiguĂŻtĂ©s de la construction europĂ©enne en matiĂšre sociale » Pataut, 2018. 24 Il y a lĂ de quoi douter, au point que lâon a pu Ă©voquer le mythe » de lâEurope sociale Mazuyer, 2017. Plusieurs Ă©vĂšnements vont en ce sens. Ainsi, un ralentissement trĂšs net de la production de textes en matiĂšre sociale au sein de lâUnion europĂ©enne est constatĂ©, sans doute liĂ© aux Ă©largissements successifs qui rendent difficile lâadoption de directives fixant des exigences minimales. Il convient en effet de tenir compte des disparitĂ©s existant entre les Ătats membres et des intĂ©rĂȘts, Ă©conomiques, de chacun dâentre eux Spyropoulos, 2005. Câest le cas en particulier dans le champ de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© au travail dont il a Ă©tĂ© question plus haut. Dans ce domaine, si lâUnion europĂ©enne a, un temps, considĂ©rablement contribuĂ© Ă lâĂ©mergence dâune vĂ©ritable politique de prĂ©vention dans les lĂ©gislations des diffĂ©rents Ătats membres, sâen est suivie une longue pĂ©riode dâinactivitĂ© lĂ©gislative Vogel, 2018. Alors mĂȘme que les travailleurs sont exposĂ©s Ă de nouveaux risques au travail contre lesquels ils doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©s, lâUnion europĂ©enne semble sâĂȘtre dĂ©sengagĂ©e [48]. Un non-respect des engagements pris en termes de droits fondamentaux 25 Outre le reflux des textes, le non-respect des engagements pris par lâUnion europĂ©enne caractĂ©rise cette pĂ©riode de dĂ©clin de lâEurope sociale. On rappellera alors que lâarticle 6 du TraitĂ© sur lâUnion europĂ©enne TUE prĂ©voit lâadhĂ©sion de lâUnion Ă la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâHomme, ce qui devait avoir pour effet de renforcer la protection des droits fondamentaux [49]. Toutefois, le 18 dĂ©cembre 2014, la Cour de justice de lâUnion europĂ©enne CJUE, saisie dâune demande de la Commission europĂ©enne, a rendu un avis nĂ©gatif concernant cette adhĂ©sion au motif quâelle nâĂ©tait pas compatible avec les traitĂ©s [50]. Ainsi, lâadhĂ©sion de lâUnion Ă la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâHomme, prĂ©vue par les textes, ne peut toutefois avoir lieu au motif quâelle est susceptible de porter atteinte aux caractĂ©ristiques spĂ©cifiques et Ă lâautonomie du droit de lâUnion. IndĂ©niablement, les textes trouvent ici leurs limites, dans lâapplication qui en est faite par la CJUE. 26 Dans le registre des droits fondamentaux, les difficultĂ©s dâapplication de la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne peuvent Ă©galement ĂȘtre Ă©voquĂ©es [51]. En effet, les dispositions de la Charte nâĂ©tendent en aucune maniĂšre les compĂ©tences de lâUnion telles que dĂ©finies dans les traitĂ©s [52]. En outre, la portĂ©e de ce texte doit encore ĂȘtre relativisĂ©e par lâinterprĂ©tation timorĂ©e quâen fait la CJUE Marzo, 2016 [53]. DĂšs lors, les droits fondamentaux peuvent ĂȘtre un formidable levier de lâEurope sociale, mais ils ne sont pas encore pleinement dĂ©ployĂ©s, Ă tout le moins dans la jurisprudence de la Cour He, 2018. Une CJCE plus favorable aux libertĂ©s Ă©conomiques quâaux rĂšgles sociales ? 27 Câest prĂ©cisĂ©ment la CJUE, garante de lâinterprĂ©tation des textes et de leur application, qui dĂ©tient le pouvoir de fixer le curseur entre Europe sociale et Europe Ă©conomique. Un balancier » Pataut, 2018 qui pĂšse aujourdâhui davantage en faveur de libertĂ©s Ă©conomiques, au dĂ©triment des rĂšgles sociales. La thĂ©matique du dĂ©tachement lâillustre parfaitement et dĂ©montre que si une lecture audacieuse des textes a Ă©tĂ© possible au profit des travailleurs, tel nâest dĂ©sormais plus le cas. 28 Le dĂ©tachement de travailleurs sâeffectue, dans le cadre de la libertĂ© de prestation de services de lâemployeur reconnue par lâarticle 56 TFUE qui lui permet de dĂ©tacher librement, câest-Ă -dire sans subir dâentraves, des salariĂ©s dâun Ătat membre Ă un autre. Cette configuration nâest pas sans incidence sur la maniĂšre de concevoir les rĂšgles relatives Ă la mobilitĂ© du travailleur dĂ©tachĂ© et qui font dâabord prĂ©valoir la libertĂ© Ă©conomique de lâemployeur Garnier, 2018. 29 Pour autant, la protection des travailleurs dĂ©tachĂ©s ne doit pas ĂȘtre occultĂ©e. Ainsi, dans lâarrĂȘt Rush Portuguesa du 27 mars 1990, la Cour de justice de lâUnion europĂ©enne sâest efforcĂ©e de concilier la libre prestation de services et lâimpĂ©ratif de protection des travailleurs en admettant que les Ătats dâaccueil puissent imposer le respect de leur lĂ©gislation du travail Le droit communautaire ne sâoppose pas Ă ce que les Ătats membres Ă©tendent leur lĂ©gislation, ou les conventions collectives de travail conclues par les partenaires sociaux, Ă toute personne effectuant un travail salariĂ©, mĂȘme de caractĂšre temporaire, sur leur territoire, quel que soit le pays dâĂ©tablissement de lâemployeur [54]. » 30 Dans le sillage de cette jurisprudence, la directive de 1996 [55] relative au dĂ©tachement a rĂ©alisĂ© un compromis fondĂ© sur lâapplication dâun noyau dur » Moizard, 2008 de rĂšgles impĂ©ratives protectrices, câest-Ă -dire de certaines dispositions du droit du travail de lâĂtat membre dâaccueil, que le prestataire de services est tenu de respecter vis-Ă -vis de ses travailleurs dĂ©tachĂ©s [56]. Dâune part, ces rĂšgles doivent ĂȘtre issues de sources du droit prĂ©cisĂ©es par le texte que sont des dispositions lĂ©gislatives, rĂ©glementaires, administratives ou des dispositions issues de dispositions conventionnelles â câest-Ă -dire issues de conventions collectives â dĂ©clarĂ©es dâapplication gĂ©nĂ©rale. Dâautre part, ces rĂšgles doivent porter sur des matiĂšres strictement Ă©numĂ©rĂ©es que sont les pĂ©riodes maximales de travail et les pĂ©riodes minimales de repos, la durĂ©e minimale des congĂ©s annuels payĂ©s, les taux de salaire minimal, y compris ceux majorĂ©s pour les heures supplĂ©mentaires, les conditions de mise Ă disposition des travailleurs notamment par des entreprises de travail intĂ©rimaire, la sĂ©curitĂ©, la santĂ© et lâhygiĂšne au travail, les mesures protectrices applicables aux conditions de travail et dâemploi des femmes enceintes et des femmes venant dâaccoucher, des enfants et des jeunes, lâĂ©galitĂ© de traitement entre les hommes et les femmes ainsi que dâautres dispositions en matiĂšre de non-discrimination. 31 Toutefois, lâĂ©quilibre trouvĂ© entre logique sociale et logique Ă©conomique est prĂ©caire. Il a Ă©tĂ© considĂ©rablement perturbĂ© par la jurisprudence de la Cour, accusĂ©e dâĂȘtre anti-sociale » Lhernould, 2010 compte tenu de son interprĂ©tation stricte de la directive, au dĂ©triment de lâobjectif de protection des travailleurs. 32 LâarrĂȘt Laval » mĂ©rite ici dâĂȘtre citĂ© [57]. Le litige au principal concernait un dĂ©tachement de travailleurs dans le cadre dâune prestation de services, Ă savoir un employeur letton Laval qui a dĂ©tachĂ©, entre mai et dĂ©cembre 2004, 35 salariĂ©s auprĂšs dâune entreprise suĂ©doise pour la construction dâun Ă©tablissement scolaire. Sâen est suivie une action collective consistant en un blocus de chantier du prestataire, visant Ă lâapplication de dispositions conventionnelles â câest-Ă -dire issues de conventions collectives â sur le salaire. ConfrontĂ©s Ă des problĂšmes dâinterprĂ©tation, les juges nationaux saisis ont posĂ© Ă la CJUE plusieurs questions prĂ©judicielles. 33 Ă la premiĂšre question, le prestataire de services est-il tenu en vertu de la directive 96/71 dâappliquer les dispositions conventionnelles sur le salaire Ă ses travailleurs dĂ©tachĂ©s ? », la Cour rĂ©pond par la nĂ©gative au motif, dâune part, que les dispositions conventionnelles en cause ne sont pas dâapplication gĂ©nĂ©rale et, dâautre part, que la revendication portait sur lâapplication dâun salaire moyen, ce qui va au-delĂ des exigences minimales posĂ©es par la directive. Ce faisant, la Cour sâen tient Ă une interprĂ©tation stricte des textes. 34 Ă la seconde question, lâaction collective menĂ©e pour contester les conditions du dĂ©tachement est-elle licite ? », la Cour rĂ©pond Ă©galement par la nĂ©gative. Tout en relevant quâil existe un droit fondamental Ă lâaction collective reconnu par lâUnion europĂ©enne, elle affirme que celui-ci doit ĂȘtre conciliĂ© avec la libertĂ© de prestation de services, Ă laquelle une restriction ne saurait ĂȘtre admise que si elle poursuit un objectif lĂ©gitime compatible avec le traitĂ© et se justifie par des raisons impĂ©rieuses dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, pour autant, en pareil cas, quâelle soit propre Ă garantir la rĂ©alisation de lâobjectif poursuivi. Or, tel nâĂ©tait pas le cas de lâaction collective en cause au principal. 35 Ainsi, la CJUE a fait prĂ©valoir une conception trĂšs restrictive des textes Robin-Olivier, Pataut, 2008 ; Tissandier, 2008 ; RodiĂšre, 2008. De ce point de vue, la dimension Ă©conomique du dĂ©tachement lâemporte sur sa dimension sociale. AprĂšs avoir connu cette phase de dĂ©clin, lâEurope sociale est-elle en capacitĂ© de se renouveler ? III. Le renouveau de lâEurope sociale ? 36 Lâavenir de lâEurope sociale est une question dâactualitĂ© Revue tri- mestrielle de droit europĂ©en, 2018. Elle est posĂ©e au sein mĂȘme des institutions de lâUnion europĂ©enne qui, Ă ce titre, ont Ă©laborĂ© diffĂ©rents scĂ©narios cantonner la dimension sociale Ă la libre circulation, permettre aux Ătats qui le souhaitent de faire plus dans le domaine social, ou bien approfondir, ensemble, Ă 27, la dimension sociale de lâEurope Commission europĂ©enne, 2017a. Câest sans doute cette troisiĂšme option qui est explorĂ©e dans le cadre dâun nouveau texte, qui ouvre des perspectives pour lâEurope sociale. 37 Au cours de lâannĂ©e 2016, les Ătats membres, les institutions de lâUE, les partenaires sociaux ainsi que les citoyens ont Ă©tĂ© consultĂ©s Commission europĂ©enne, 2016 sur la maniĂšre de relancer le processus de lâEurope sociale et Ă©tablir un cadre propre Ă amĂ©liorer les droits sociaux des citoyens europĂ©ens Robin-Olivier, 2016b ; Schmitt, 2016 ; RodiĂšre, 2018. En ce sens, la Commission a prĂ©sentĂ© un socle europĂ©en des droits sociaux » Commission europĂ©enne, 2017b qui a fait lâobjet dâune proclamation interinstitutionnelle en avril 2017 Commission europĂ©enne, 2017c avant dâĂȘtre proclamĂ© le 17 novembre 2017 lors dâune prĂ©sentation au sommet social pour des emplois et une croissance Ă©quitables organisĂ© Ă Göteborg en SuĂšde. 38 Ce socle europĂ©en des droits sociaux contient 20 principes et droits qui se dĂ©clinent, dans un programme ambitieux, autour de trois thĂšmes Ă©galitĂ© des chances et accĂšs au marchĂ© du travail, conditions de travail Ă©quitables, protection et insertion sociales. Sont ainsi solennellement affirmĂ©s des droits tels que le droit Ă lâapprentissage tout au long de la vie afin de maintenir et dâacquĂ©rir des compĂ©tences permettant de participer pleinement Ă la vie en sociĂ©tĂ© et de gĂ©rer avec succĂšs les transitions sur le marchĂ© du travail [58], lâĂ©galitĂ© de traitement et lâĂ©galitĂ© des chances entre les femmes et les hommes dans tous les domaines y compris en ce qui concerne la participation au marchĂ© du travail, les conditions dâemploi, la progression de carriĂšre et spĂ©cialement la rĂ©munĂ©ration [59]. Peuvent Ă©galement ĂȘtre citĂ©s lâĂ©quilibre entre vie professionnelle et vie privĂ©e [60], le droit Ă un salaire juste permettant un niveau de vie dĂ©cent [61] ou encore le droit Ă un emploi sĂ»r et adaptable [62]. Plus largement, le socle europĂ©en des droits sociaux se veut ĂȘtre lâinstrument du renouveau de lâEurope sociale. 39 Le texte nâa pas, en lui-mĂȘme, de force contraignante. Le recours Ă un procĂ©dĂ© de soft law vise prĂ©cisĂ©ment Ă ne pas crĂ©er de blocages de la part de certains Ătats sur les questions sociales qui les divisent profondĂ©ment. Pour cette raison, le socle europĂ©en des droits sociaux est critiquĂ© pour son manque dâambition et peut lĂ©gitimement gĂ©nĂ©rer un certain scepticisme voir notamment Robin-Olivier, 2016b. Pour autant, il nâa pas vocation Ă demeurer purement dĂ©claratif, il doit servir de moteur Ă lâadoption de textes aptes Ă relancer effectivement le processus de lâEurope sociale. 40 Ă ce titre, sa proclamation est concomitante avec la rĂ©vision de la directive dĂ©tachement intervenue en juin dernier [63]. ProcĂ©dant Ă une rĂ©forme attendue des textes en la matiĂšre Muller, 2018, la nouvelle directive permet, notamment, de faire application aux travailleurs dĂ©tachĂ©s du principe Ă travail Ă©gal, salaire Ă©gal ». Ă juste titre car, nous lâavons vu, lâapplication du salaire de lâĂtat dâaccueil Ă©tait jusquâici une rĂ©elle source de difficultĂ©, compte tenu de lâinterprĂ©tation restrictive de la CJUE, notamment dans lâarrĂȘt Laval Ă©voquĂ© plus haut. En outre, depuis 1996, Ă mesure des Ă©largissements successifs, les Ă©carts de salaire entre les Ătats membres se sont creusĂ©s, rendant dâautant plus nĂ©cessaire une rĂ©vision des rĂšgles applicables aux travailleurs dĂ©tachĂ©s afin dâĂ©viter le dumping social Savary, 2016. Dans la nouvelle directive, la rĂ©fĂ©rence au taux de salaire minimal est supprimĂ©e par une rĂ©fĂ©rence plus large Ă la rĂ©munĂ©ration, de maniĂšre Ă instaurer un salaire Ă©gal entre les travailleurs. 41 Au-delĂ du dĂ©tachement, plusieurs initiatives ont Ă©tĂ© annoncĂ©es dans le cadre du socle europĂ©en des droits sociaux. Il sâagit du paquet socle europĂ©en » qui inclut notamment une proposition de nouvelle directive sur lâĂ©quilibre entre vie professionnelle et vie privĂ©e pour les parents et les aidants Commission europĂ©enne, 2017b ainsi que du paquet Ă©quitĂ© sociale » dont les mesures phares sont une proposition de rĂšglement instaurant une AutoritĂ© europĂ©enne du travail AET ainsi quâune proposition de recommandation du Conseil relative Ă lâaccĂšs Ă la protection sociale pour tous Commission europĂ©enne, 2018. De cette maniĂšre, la Commission europĂ©enne entend faire du socle europĂ©en des droits sociaux lâinstrument dâun vĂ©ritable renouveau. 42 Il est sans doute trop tĂŽt pour se prononcer sur lâaptitude de ce nouvel instrument Ă relancer effectivement lâEurope sociale [64]. Toutefois, force est de constater que le socle europĂ©en des droits sociaux a dâores et dĂ©jĂ permis de remettre les politiques sociales de lâUnion europĂ©enne au cĆur du dĂ©bat politique et public Gruny, Harribey, 2018 ; Sabato, Corti, 2018. 43 Pour conclure, il faut constater quâ au moins dans le discours » Vanhercke, Sabato, Ghailani, 2018, lâEurope sociale est de retour. Pour autant, il faudra Ă lâavenir rester attentif Ă lâeffectivitĂ© des textes issus du droit de lâUnion europĂ©enne, spĂ©cialement Ă lâinterprĂ©tation quâen donnera la Cour de justice de lâUnion europĂ©enne. Câest Ă cette condition que les droits sociaux des travailleurs pourront rĂ©ellement progresser. Notes [1] Convention n° 87 sur la libertĂ© syndicale et la protection du droit syndical C087, adoptĂ©e Ă San Francisco lors de la 31e session de la ConfĂ©rence internationale du travail le 9 juillet 1948. [2] Convention n° 98 sur le droit dâorganisation et de nĂ©gociation collective C098, adoptĂ©e Ă GenĂšve lors de la 32e session de la ConfĂ©rence internationale du travail le 1er juillet 1949. [3] Convention n° 29 sur le travail forcĂ© C029, adoptĂ©e Ă GenĂšve lors de la 14e session de la ConfĂ©rence internationale du travail le 28 juin 1930. [4] Convention n° 158 sur le licenciement C158, adoptĂ©e Ă GenĂšve lors de la 68e session de la ConfĂ©rence internationale du travail le 22 juin 1982. [5] Convention n° 81 sur lâinspection du travail C081, adoptĂ©e Ă GenĂšve lors de la 30e session de la ConfĂ©rence internationale du travail le 11 juillet 1947. [6] Convention n° 155 sur la sĂ©curitĂ© et la santĂ© des travailleurs C155, adoptĂ©e Ă GenĂšve lors de la 67e session de la ConfĂ©rence internationale du travail le 22 juin 1981. [7] Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâHomme et des libertĂ©s fondamentales CESDH, signĂ©e par les membres du Conseil de lâEurope le 4 novembre 1950. [8] Article 4 de la CESDH prĂ©citĂ©e. [9] Article 14 de la CESDH prĂ©citĂ©e. [10] Charte sociale europĂ©enne, adoptĂ©e par les membres du Conseil de lâEurope le 18 octobre 1961, rĂ©visĂ©e le 3 mai 1996. [11] Article 1 de la Charte sociale europĂ©enne prĂ©citĂ©e. [12] Article 3 de la Charte sociale europĂ©enne prĂ©citĂ©e. [13] Article 5 de la Charte sociale europĂ©enne prĂ©citĂ©e. [14] CJCE, 5 fĂ©vrier 1963, Van Gend en Loos, aff. C-26/62 Lâarticle 12 du TraitĂ© instituant la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne produit des effets immĂ©diats et engendre dans le chef des justiciables des droits individuels que les juridictions internes doivent sauvegarder. » [15] CJCE, 15 juillet 1964, Costa c/Enel, aff. C-6/64 Issu dâune source autonome, le droit nĂ© du traitĂ© ne pourrait âŠ, en raison de sa nature spĂ©cifique originale, se voir judiciairement opposer un texte interne quel quâil soit sans perdre son caractĂšre communautaire et sans que soit mise en cause la base juridique de la CommunautĂ© elle-mĂȘme. » [16] TraitĂ© instituant la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne TraitĂ© CEE, signĂ© Ă Rome le 25 mars 1957. [17] Article 48 du TraitĂ© CEE prĂ©citĂ©, relatif Ă la libre circulation des personnes. [18] Le bĂ©nĂ©fice des dispositions relatives Ă la circulation des personnes a initialement Ă©tĂ© rĂ©servĂ© aux seuls travailleurs qui sont des personnes Ă©conomiquement actives conformĂ©ment aux objectifs Ă©conomiques des traitĂ©s. La libre circulation est aujourdâhui reconnue plus largement aux citoyens europĂ©ens voir directive 2004/38/CE relative au droit des citoyens de lâUnion et des membres de leur famille de circuler et de sĂ©journer librement sur le territoire des Ătats membres. NĂ©anmoins, la qualitĂ© de travailleur demeure attractive pour bĂ©nĂ©ficier pleinement des dispositions relatives Ă la libre circulation en particulier concernant lâĂ©galitĂ© de traitement avec les nationaux. [19] RĂšglement UE 492/2011 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 5 avril 2011 relatif Ă la libre circulation des travailleurs Ă lâintĂ©rieur de lâUnion. [20] RĂšglement UE 1215/2012 du 12 dĂ©cembre 2012 dit Bruxelles I » applicable Ă compter du 10 janvier 2015 concernant la compĂ©tence judiciaire, la reconnaissance et lâexĂ©cution des dĂ©cisions en matiĂšre civile et commerciale, JOUE L 351, 20 dĂ©cembre 2012, p. 1. [21] RĂšglement 593/2008/CE du 17 juin 2008 dit Rome I » sur la loi applicable aux obligations contractuelles, paru au JOUE L 177 du 4 juillet 2008, p. 6. [22] Articles 20 et suivants du rĂšglement Bruxelles I » prĂ©citĂ©. Ces dispositions instaurent une inĂ©galitĂ© entre les parties au contrat de travail puisque lâemployeur ne peut attraire le travailleur que devant les tribunaux du domicile du travailleur, tandis que le travailleur dispose dâune alternative soit attraire lâemployeur devant les tribunaux du domicile de lâemployeur, soit attraire lâemployeur devant les tribunaux du lieu oĂč il accomplit habituellement son travail, et Ă dĂ©faut de localisation habituelle du travail, devant les tribunaux du lieu oĂč se situe lâĂ©tablissement qui a embauchĂ© le travailleur. Lâoption laissĂ©e au travailleur vise Ă faciliter le recours contentieux de la partie faible au contrat de travail. [23] Article 8 du rĂšglement Rome I » prĂ©citĂ©. Cette disposition prĂ©serve le choix par les parties dâune loi dite dâautonomie pour le contrat de travail mais dans le respect des dispositions impĂ©ratives de la loi objectivement applicable, laquelle renvoie principalement au lieu habituel de travail, lui-mĂȘme apprĂ©ciĂ© de maniĂšre extensive par les juges. DĂšs lors, la distribution du rattachement entre ces deux lois nationales a pour effet de limiter lâautonomie contractuelle dans un souci de protection du travailleur considĂ©rĂ© comme la partie faible au contrat de travail. [24] RĂšglement 883/2004/CE RĂšglement de base du Parlement europĂ©en et du Conseil du 29 avril 2004, portant sur la coordination des systĂšmes de sĂ©curitĂ© sociale, JO L 166 du 30 avril 2004, p. 1 ; RĂšglement 987/2009/CE RĂšglement dâapplication du Parlement europĂ©en et du Conseil du 16 septembre 2009, fixant les modalitĂ©s dâapplication du rĂšglement 883/2004/CE portant sur la coordination des systĂšmes de sĂ©curitĂ© sociale, JOUE L 284 du 30 octobre 2009, p. 1 entrĂ©s en vigueur au 1er mai 2010. [25] La coordination des rĂ©gimes de sĂ©curitĂ© sociale couvre les prestations contributives et universelles ainsi que les prestations sociales de type mixte. Elle repose sur quatre principes 1 lâunicitĂ© de la lĂ©gislation de sĂ©curitĂ© sociale applicable ; 2 lâĂ©galitĂ© de traitement ; 3 la transfĂ©rabilitĂ© ou exportabilitĂ© des prestations ; 4 la totalisation des pĂ©riodes dâassurance. [26] Le premier principe de la coordination, Ă savoir lâunicitĂ© de la lĂ©gislation de sĂ©curitĂ© sociale applicable implique quâil ne sera fait application que dâune seule lĂ©gislation de sĂ©curitĂ© sociale selon un critĂšre de rattachement qui varie selon le statut de la personne qui exerce une mobilitĂ©. Ainsi, la lĂ©gislation de sĂ©curitĂ© sociale du lieu de travail est applicable pour les travailleurs tandis que la lĂ©gislation de sĂ©curitĂ© sociale du lieu de rĂ©sidence sera applicable aux autres citoyens europĂ©ens. [27] Acte unique europĂ©en AUE, signĂ© Ă Luxembourg le 17 fĂ©vrier 1986. [28] Article 118 A CEE, issu de lâActe unique europĂ©en prĂ©citĂ©. [29] Article 118 A 1 CEE. [30] Directive 89/391/CEE du Conseil du 12 juin 1989 concernant la mise en Ćuvre des mesures visant Ă promouvoir lâamĂ©lioration de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© des travailleurs au travail, JOCE L 183 du 29 juin 1989, p. 1. Voir Laulom 2014. [31] Directive 89/391/CEE, prĂ©citĂ©e, article 3, d. [32] Loi 91-1414 du 31 dĂ©cembre 1991 modifiant le Code du travail et le Code de santĂ© publique en vue de favoriser la prĂ©vention des risques professionnels et portant transposition de directives europĂ©ennes relatives Ă la santĂ© et Ă la sĂ©curitĂ© au travail, parue au JORF n° 5 du 7 janvier 1992, p. 319. [33] Directive 89/391/CEE, prĂ©citĂ©e, prĂ©ambule, 11e et 12e considĂ©rants. [34] Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs, adoptĂ©e Ă Strasbourg le 9 dĂ©cembre 1989. [35] PrĂ©ambule de la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs prĂ©citĂ©e. [36] Ibid. [37] Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne, adoptĂ©e Ă Nice le 7 dĂ©cembre 2000. [38] TraitĂ© de Lisbonne modifiant le TraitĂ© sur lâUnion europĂ©enne et le TraitĂ© instituant la CommunautĂ© europĂ©enne, signĂ© le 13 dĂ©cembre 2007. [39] Article al. 1er du traitĂ© de Lisbonne prĂ©citĂ© LâUnion reconnaĂźt les droits, les libertĂ©s et les principes Ă©noncĂ©s dans la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne du 7 dĂ©cembre 2000, telle quâadaptĂ©e le 12 dĂ©cembre 2007 Ă Strasbourg, laquelle a la mĂȘme valeur juridique que les traitĂ©s. » [40] Article 27 de la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne prĂ©citĂ©e. [41] Article 28 de la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne prĂ©citĂ©e. [42] Article 29 de la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne prĂ©citĂ©e. [43] Article 30 de la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne prĂ©citĂ©e. [44] Article 31 de la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne prĂ©citĂ©e. [45] Pour une mise en perspective des objectifs sociaux avec la finalitĂ© Ă©conomique de lâUnion europĂ©enne, voir les principaux ouvrages de droit social international et europĂ©en, notamment Hennion et al. 2017, RodiĂšre 2014 et Schmitt 2012. [46] Article 117 du TraitĂ© CEE prĂ©citĂ©. [47] Article 3 du TraitĂ© sur lâUnion europĂ©enne TUE. [48] Il faut toutefois souligner la rĂ©vision de la directive sur les agents cancĂ©rogĂšnes adoptĂ©e en dĂ©cembre 2017. [49] Article 6§2 du TraitĂ© sur le fonctionnement de lâUnion europĂ©enne. Un protocole annexe au TraitĂ© n° 8 prĂ©cise notamment que lâĂ©ventuelle adhĂ©sion de lâUE ne devra pas modifier ses compĂ©tences, ni affecter les attributions de ses institutions. [50] Avis 2/13 de la Cour, AssemblĂ©e plĂ©niĂšre, du 18 dĂ©cembre 2014. Voir Simon 2015, Popov 2015. [51] Sur la Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne, voir supra. [52] Article al. 2 du traitĂ© de Lisbonne prĂ©citĂ©. [53] Voir en particulier CJUE, 15 janvier 2014, Association de mĂ©diation sociale, aff. C-176/12. [54] CJCE, 27 mars 1990, Rush Portuguesa, aff. C-113/89, point 18. [55] Directive 96/71/CE du 16 dĂ©cembre 1996 du Parlement europĂ©en et du Conseil concernant le dĂ©tachement de travailleurs effectuĂ© dans le cadre dâune prestation de services, JOUE L 18, 21 janvier 1997, p. 1. [56] Directive 96/71/CE, prĂ©citĂ©e, article [57] CJCE, 18 dĂ©cembre 2007, Laval un Partneri, aff. C-341-05. [58] Chapitre [59] Chapitre [60] Chapitre [61] Chapitre [62] Chapitre [63] Directive UE 2018/957 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 28 juin 2018 modifiant la directive 96/71/CE concernant le dĂ©tachement de travailleurs effectuĂ© dans le cadre dâune prestation de services, JO L 173 du 9 juillet 2018, p. 16-24. [64] Pour un premier bilan, voir Vanhercke, Ghailani, Sabato 2018. Parmi les diffĂ©rents instruments juridiques mondiaux et europĂ©ens, le droit de lâUnion europĂ©enne constitue, Ă maints Ă©gards, une source originale de droits pour les travailleurs et surtout le corpus le plus abouti de normes supranationales dans le domaine social. Nous tenterons alors de poser les bases dâune rĂ©flexion juridique et critique, en nous demandant, Ă la lumiĂšre des Ă©volutions rĂ©centes, si ce droit social de lâUnion europĂ©enne est aujourdâhui effectivement au service dâune Europe sociale. I. La construction de lâEurope sociale La libre circulation des Lâadoption de rĂšgles minimales en matiĂšre de droits Les droits fondamentauxII. Le dĂ©clin de lâEurope sociale Un dĂ©sĂ©quilibre structurel entre Europe Ă©conomique et sociale aux fondements du dĂ©clin de lâEurope sociale ? Un non-respect des engagements pris en termes de droits Une CJCE plus favorable aux libertĂ©s Ă©conomiques quâaux rĂšgles sociales ?III. Le renouveau de lâEurope sociale ? RĂ©fĂ©rences bibliographiques Akandji-KombĂ© 2012, De lâinvocabilitĂ© des sources europĂ©ennes et internationales devant le juge interne », Droit social, n° 11-12, novembre-dĂ©cembre, p. 1014-1026. BergĂ© 2013, Lâapplication du droit national, international et europĂ©en, Paris, Dalloz. Chassard Y., Venturini P. 2005, La dimension europĂ©enne de la protection sociale », Droit social, n° 9-10, septembre-octobre, p. 772-778. 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Distribution Ă©lectronique pour © Tous droits rĂ©servĂ©s pour tous pays. Il est interdit, sauf accord prĂ©alable et Ă©crit de lâĂ©diteur, de reproduire notamment par photocopie partiellement ou totalement le prĂ©sent article, de le stocker dans une banque de donnĂ©es ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque maniĂšre que ce soit.
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Les droits fondamentaux dans lâUE avant Nice La Charte de 2000 Uploaded on Aug 31, 2014 Download PresentationLa Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - E N D - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Presentation Transcript La Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne Niederanven Me Patrick Goergen - Avocat Ă la Cour Membre de Team Europe LuxembourgPatrick Goergen - âą Les droits fondamentaux dans lâUE avant Nice âą La Charte de 2000 âą Gain de sĂ©curitĂ© juridique ou rĂ©gression par rapport aux droits dĂ©jĂ garantis ? âą Nature des rapports avec les Constitutions nationales âą Respect du principe de subsidiaritĂ© âą Nature et valeur juridique de la Charte âą Chantiers pour lâavenir Patrick Goergen - droits fondamentaux dans lâUE avant NiceTraitĂ© sur lâUnion europĂ©enne Article 6 ex-article F paragraphe 1 TUE âą LâUnion est fondĂ©e sur les principes de la libertĂ©, de la dĂ©mocratie, du respect des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales, ainsi que de lâEtat de droit, principes qui sont communs aux Etats membres. » Patrick Goergen - Cependant Aucun catalogue des droits fondamentaux dans le TraitĂ© Ă la diffĂ©rence de la plupart des ordres juridiques des Ătats membres Patrick Goergen - reconnaissance politique âą DĂ©claration commune du Parlement europĂ©en, du Conseil de lâUnion europĂ©enne et la Commission europĂ©enne, 5 avril 1977 âą DĂ©claration des chefs dâĂtat ou de gouvernement sur la dĂ©mocratie, au sommet des 7 et 8 avril 1978 Ă Copenhague Patrick Goergen - Engagement Ă âą respecter les droits fondamentaux tels quâils rĂ©sultent notamment des constitutions des Etats membres ainsi que de la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales. âą dans lâexercice de leurs pouvoirs et dans la poursuite des objectifs de la CommunautĂ©. Patrick Goergen - 6, paragraphe 2, du traitĂ© UE LâUnion respecte les droits fondamentaux, tels quâils sont garantis par la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales, signĂ©e Ă Rome le 4 novembre 1950, et tels quâils rĂ©sultent des traditions constitutionnelles communes aux Etats membres, en tant que principes gĂ©nĂ©raux du droit communautaire. » Patrick Goergen - de la protection Protection des droits fondamentaux sâimpose âą aux institutions communautaires âą aux Etats membres Patrick Goergen - respect des droits de lâhomme est une condition sanctionnĂ©e âą dâappartenance Ă lâUnion europĂ©enne et, âą de participation plĂ©niĂšre Ă celle-ci. Article 49 ex-article O du traitĂ© UE Tout Etat europĂ©en qui respecte les principes Ă©noncĂ©s Ă lâarticle 6, paragraphe 1, peut demander Ă devenir membre de lâUnion. ⊠» Patrick Goergen - par jurisprudence communautaire AffaireErich Stauder c/ Ville dâUlm CJCE, 12 novembre 1969 âą Le bĂ©nĂ©ficiaire dâune pension de victime de guerre considĂšre comme une atteinte Ă sa dignitĂ© personnelle et au principe dâĂ©galitĂ© le fait de devoir donner son nom pour lâachat de beurre de NoĂ«l». Patrick Goergen - de la Cour de justice des CE ⊠la disposition litigieuse ne rĂ©vĂšle aucun Ă©lĂ©ment susceptible de mettre en cause les droits fondamentaux de la personne compris dans les principes gĂ©nĂ©raux du droit communautaire, dont la Cour assure le respect. » Patrick Goergen - Reconnaissance, pour la premiĂšre fois,de lâexistence dâun rĂ©gime autonome des droits fondamentaux dans la CE qui font partie des principes gĂ©nĂ©raux du droit communautaire quâil appartient Ă la Cour de justice de faire respecter Patrick Goergen - Nold 14 mai 1974, 4/73, J. Nold, Kohlen- und Baustoffgrosshandlung c/ Commission ⊠les droits fondamentaux font partie intĂ©grante des principes gĂ©nĂ©raux dont elle assure le respect ; en assurant la sauvegarde de ces droits, la Cour est tenue de sâinspirer des traditions constitutionnelles communes aux Etats membres et ne saurait dĂšs lors, admettre des mesures incompatibles avec les droits fondamentaux reconnus et garantis par les Constitutions de ces Etats ; les instruments internationaux concernant la protection des droits de lâhomme auxquels les Etats membres ont coopĂ©rĂ© ou adhĂ©rĂ© peuvent Ă©galement fournir des indications dont il convient de tenir compte dans le cadre du droit communautaire. » Patrick Goergen - dâadhĂ©sion de lâUE Ă la CEDH âą La Cour de justice prĂ©cise que, en lâĂ©tat du droit communautaire, la CommunautĂ© nâa pas compĂ©tence pour adhĂ©rer Ă la convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhomme de 1950. Patrick Goergen - âŠAucune disposition du traitĂ© ne confĂ©rait aux institutions communautaires, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le pouvoir dâĂ©dicter des rĂšgles en matiĂšre de droits de lâhomme ou de conclure des conventions internationales dans ce domaine ⊠avis 2/94 du 28 mars 1996 Patrick Goergen - solution âą Seule solution dĂ©finitive au problĂšme des droits fondamentaux dans lâUnion europĂ©enne = Etablissement dâun catalogue de droits fondamentaux spĂ©cifique Ă lâUE Patrick Goergen - La Charte de 2000Auteurs de la Charte âą Abandon des sentiers intergouvernementaux classiques et des procĂ©dures communautaires fixĂ©es par les traitĂ©s âą Convention formation quadripartite âą Transparence des travaux âą Consultation de la sociĂ©tĂ© civile âą Recherche du consensus pour lâadoption du projet Patrick Goergen - de la Charte âą Consensus au sein de la Convention sur le projet de Charte âą Soutien positif unanime par le Conseil europĂ©en Biarritz, 13/14 octobre 2000 âą Accord du Parlement europĂ©en 14 novembre 2000 et de la Commission europĂ©enne 6 dĂ©cembre 2000 Patrick Goergen - et proclamation formelle au Sommet de Nice 7 dĂ©cembre 2000 Patrick Goergen - de la Charte ancrer lâimportance exceptionnelle et la portĂ©e des droits fondamentaux de maniĂšre visible pour les citoyens de lâUnion Patrick Goergen - de la Charte 54 articles autour de six valeurs fondamentales âą dignitĂ© articles 1 Ă 5 âą libertĂ©s articles 6 Ă 19 âą Ă©galitĂ© articles 20 Ă 26 âą solidaritĂ© articles 27 Ă 38 âą citoyennetĂ© articles 39 Ă 46 âą justice articles 47 Ă 50 Patrick Goergen - âą DignitĂ© humaine âą Droit Ă la vie âą Droit Ă lâintĂ©gritĂ© de la personne âą Interdiction de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dĂ©gradants âą Interdiction de lâesclavage et du travail forcĂ© Patrick Goergen - âą Droit Ă la libertĂ© et Ă la sĂ»retĂ© âą Respect de la vie privĂ©e et familiale âą Protection des donnĂ©es Ă caractĂšre personnel âą Droit de se marier et droit de fonder une famille âą LibertĂ© de pensĂ©e, de conscience et de religion âą LibertĂ© dâexpression et dâinformation âą LibertĂ© de rĂ©union et dâassociation Patrick Goergen - des arts et des sciences âą Droit Ă lâĂ©ducation âą LibertĂ© professionnelle et droit de travailler âą LibertĂ© dâentreprise âą Droit de propriĂ©tĂ© âą Droit dâasile âą Protection en cas dâĂ©loignement, dâexpulsion et dâextradition Patrick Goergen - âą EgalitĂ© en droit âą Non-discrimination âą EgalitĂ© entre hommes et femmes âą Droits de lâenfant âą Droits des personnes ĂągĂ©es âą IntĂ©gration des personnes handicapĂ©es Patrick Goergen - âą Droit Ă lâinformation et Ă la consultation des travailleurs au sein de lâentreprise âą Droit de nĂ©gociation et dâactions collectives âą Droit dâaccĂšs aux services de placement âą Protection en cas de licenciement injustifiĂ© âą Conditions de travail justes et Ă©quitables âą Interdiction du travail des enfants et protection des jeunes au travail Patrick Goergen - familiale et vie professionnelle âą SĂ©curitĂ© sociale et aide sociale âą Protection de la santĂ© âą AccĂšs aux services dâintĂ©rĂȘt Ă©conomique gĂ©nĂ©ral âą Protection de lâenvironnement âą Protection des consommateurs Patrick Goergen - âą Droit de vote et dâĂ©ligibilitĂ© aux Ă©lections du Parlement europĂ©en âą Droit de vote et dâĂ©ligibilitĂ© aux Ă©lections municipales âą Droit Ă une bonne administration âą Droit dâaccĂšs aux documents âą Droit de saisine du mĂ©diateur âą Droit de pĂ©tition âą LibertĂ© de circulation et de sĂ©jour âą Protection diplomatique et consulaire Patrick Goergen - âą Droit Ă un recours effectif et Ă accĂ©der Ă un tribunal impartial âą PrĂ©somption dâinnocence et droits de la dĂ©fense âą Principe de lĂ©galitĂ© et de proportionnalitĂ© des dĂ©lits et des peines âą Droit Ă ne pas ĂȘtre jugĂ© ou puni pĂ©nalement deux fois pour une mĂȘme infraction Patrick Goergen - finales Article 52 - PortĂ©e des droits garantis âą Limitation des droits seulement par une loi âą En cas de nĂ©cessitĂ© et dans un objectif dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral reconnu par lâUE ou en cas de besoin de protection des droits et libertĂ©s dâautrui âą Sens et portĂ©e identiques aux droits prĂ©vus par la CEDH Patrick Goergen - 53 â Niveau de protection Aucune disposition de la Charte ne doit ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme limitant ou portant atteinte aux droits de lâhomme et libertĂ©s fondamentales reconnus, dans leur champ dâapplication respectif, par le droit de lâUnion, le droit international et les conventions internationales auxquelles sont parties lâUnion, la CommunautĂ© ou tous les Etats membres, et notamment la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales, ainsi que par les constitutions des Etats membres. » Patrick Goergen - Gain de sĂ©curitĂ© juridique ou rĂ©gression par rapport aux droits dĂ©jĂ garantis ?AutoritĂ©s assujetties au respect des droits Ă©numĂ©rĂ©s par la Charte âą Institutions et organes de lâUnion âą Etats membres, quand ils mettent en Ćuvre le droit de lâUE mesures nationales de transposition des directives Patrick Goergen - des droits âą RĂ©daction neutre sur le plan des genres masculin et fĂ©minin âą Principe Droits donnĂ©s Ă toute personne, sans distinction de nationalitĂ© ou de rĂ©sidence âą Cf. CEDH applicable Ă toute personne relevant de la juridiction des parties contractantes Patrick Goergen - âą En raison de la qualitĂ© spĂ©cifique dâune personne art. 24, travailleurs droits sociaux, personnes sans ressources suffisantes art. 47 conc. aide juridictionnelle Patrick Goergen - raison de la citoyennetĂ© de lâUnion droits politiques art. 39, 40, 46 Patrick Goergen - majeures âą Inscription de droits classiques ignorĂ©s par la CEDH âą Consacration de vĂ©ritables droits modernes âą Ajoutes aux droits de la CEDH Patrick Goergen - de droits classiques âą Art. 18 Droit dâasile âą Art. 24 Droit des enfants Patrick Goergen - de droits modernes Art. 3 droit au respect de lâintĂ©gritĂ© de la personne humaine âą Interdiction des pratiques eugĂ©niques âą Respect du consentement Ă©clairĂ© du patient âą Interdiction de faire du corps humain et de ses produits une source de profit âą Interdiction du clonage reproductif des ĂȘtres humains Patrick Goergen - 38 consommation âą Art. 37 environnement Patrick Goergen - par rapport aux droits CEDH âą Art. 9 Le droit de se marier et le droit de fonder une famille sont garantis selon les lois nationales qui en rĂ©gissent lâexercice. » âą Cf. Art. 12 CEDH A partir de lâĂąge nubile, lâhomme et la femme ont le droit de se marier et de fonder une famille selon les lois nationales rĂ©gissant lâexercice de ce droit. » Patrick Goergen - considĂ©ration des cas dans lesquels les lĂ©gislations nationales reconnaissent dâautres voies que le mariage pour fonder une famille âą Ni interdiction, ni imposition de lâoctroi du statut de mariage Ă des unions entre personnes du mĂȘme sexe Patrick Goergen - 17 par. 2 Charte La propriĂ©tĂ© intellectuelle est protĂ©gĂ©e. » âą Art. 17 par. 1 Charte Nul ne peut ĂȘtre privĂ© de sa propriĂ©tĂ© si ce nâest ⊠moyennant en temps utile une juste indemnitĂ© pour sa perte. » = Nouveau par rapport Ă la CEDH Patrick Goergen - 21 Est interdite toute discrimination fondĂ©e notamment sur ⊠les caractĂ©ristiques gĂ©nĂ©tiques ⊠» = nouveau par rapport Ă la CEDH But lutter contre les discriminations dans certains domaines sur la base du traitement des donnĂ©es gĂ©nĂ©tiques assurance, accĂšs Ă lâemploi Patrick Goergen - 42 Tout citoyen ou toute citoyenne de lâUnion ou toute personne physique ou morale rĂ©sidant ou ayant son siĂšge statutaire dans un Etat membre a un droit dâaccĂšs aux documents du Parlement europĂ©en, du Conseil et de la Commission. » âą Cf. Art. 255 traitĂ© CE ⊠sous rĂ©serve des principes et des conditions qui seront fixĂ©s conformĂ©ment aux paragraphes 2 et 3. » Patrick Goergen - au droit dâaccĂšs suivant art. 255 âą Protection de lâintĂ©rĂȘt public âą Protection de lâindividu et de la vie privĂ©e âą Protection du secret en matiĂšre commerciale et industrielle âą Protection des intĂ©rĂȘts financiers de la CommunautĂ âą Protection de la confidentialitĂ© demandĂ©e par le fournisseur de lâinformation âą Protection de lâintĂ©rĂȘt de lâinstitution relatif au secret des dĂ©libĂ©rations Patrick Goergen - libertĂ©s Ă la CEDH âą LibertĂ© des arts et des sciences art. 13 âą LibertĂ© professionnelle et droit de travailler art. 15 âą LibertĂ© dâentreprise art. 16 âą Droit dâasile art. 18 âą Protection des donnĂ©es personnelles art. 8 Patrick Goergen -
A lâoccasion du Conseil europĂ©en de Cologne370, il fut dĂ©cidĂ© quâune enceinte composĂ©e de reprĂ©sentants de Chefs dâEtat et de Gouvernement et du PrĂ©sident de la Commission europĂ©enne ainsi que de membres du Parlement europĂ©en et des parlements nationaux » la Convention »371 Ă©laborerait une Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne. A teneur du mandat, il Ă©tait entendu que cette future charte contiendrait les droits de libertĂ©, dâĂ©galitĂ© et de procĂ©dure, tels que garantis par la CEDH et tels quâils 368 AKANDJI-KOMBE, Interaction 1999, 13. 369 Cf. lâopinion de MACHACEK, Wesen 1991, 60, Ă ce sujet Die EG-Charta ist vom SubsidiaritĂ€tsprinzip beherrscht und enthĂ€lt damit ausschlieĂlich ein politisches Programm ; dessen Verwirklichung dient das sogenannte Aktionsprogrammâ ». Voir aussi FONTENEAU, Dimension 2001, 48 ss & 59 ; SCHEININ, Legal Rights 2001, 47 s. 370 Le Conseil europĂ©en, qui regroupe les chefs dâEtat et de gouvernement des Etats membres de lâUnion europĂ©enne, se tint les 3 et 4 juin 1999. Voir les Conclusions de la PrĂ©sidence de lâUnion europĂ©enne, Conseil europĂ©en de Cologne des 3 et 4 juin 1999 doc. SN 150/1/99 REV1 CAB, Annexe IV DĂ©cision du Conseil europĂ©en concernant lâĂ©laboration dâune Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne. 371 Conclusions de la PrĂ©sidence de lâUnion europĂ©enne Cologne, Annexe IV, 3Ăšme paragraphe. Quant Ă la Cour de Justice de lâUnion europĂ©enne, elle obtint un statut dâobservateur, Ă lâinstar, dâailleurs, du Conseil de lâEurope et de la Cour europĂ©enne des droits de lâHomme. Au cours des travaux, qui plus est, les intervenants suivants furent entendus par la Convention le ComitĂ© Ă©conomique et social europĂ©en, le ComitĂ© des rĂ©gions, le mĂ©diateur europĂ©en, les pays candidats, de mĂȘme que dâautres groupes, organismes ou instances invitĂ©s. Chapitre premier RepĂšres historiques 73 rĂ©sultent des traditions constitutionnelles communes des Etats membres, en tant que principes gĂ©nĂ©raux du droit communautaire », de mĂȘme que des droits rĂ©servĂ©s aux citoyens de lâUnion372. Par contre, ce futur instrument, dont lâĂ©ventuelle incorporation au sein dâun traitĂ© serait dĂ©battue dans une seconde Ă©tape, devait se contenter de prendre en considĂ©ration des droits Ă©conomiques et sociaux tels quâĂ©noncĂ©s dans la Charte sociale europĂ©enne et dans la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs art. 136 TCE dans la mesure oĂč ils ne justifient pas uniquement des objectifs pour lâaction de lâUnion »373. Ainsi, comme lâexpose MARAUHN, le mandat du Conseil europĂ©en du mois de juin 1999 instaurait une dĂ©marcation entre les libertĂ©s, les droits dâĂ©galitĂ© et de citoyennetĂ© et les droits sociaux. La Convention ne fit cependant pas cas de ces vellĂ©itĂ©s Ă©tatiques de dichotomie et prĂ©sida Ă lâĂ©laboration dâune charte contenant, cĂŽte Ă cĂŽte, des droits de toutes les catĂ©gories374. La Charte des droits fondamentaux de lâUnion europĂ©enne ChUE fut solennellement proclamĂ©e Ă Nice, en date du 7 dĂ©cembre 2000375, revĂȘtant dans un premier temps la guise dâun accord interinstitutionnel ⊠et dâun engagement politique des Etats membres »376. ProclamĂ©e une seconde fois dans le cadre du TraitĂ© de Lisbonne de 2007, la ChUE se vit accorder une portĂ©e contraignante, Ă lâinstar du TraitĂ© sur lâUE et du TraitĂ© sur le fonctionnement de lâUE377. On peut toutefois regretter que, dans sa version finale, la ChUE ait conservĂ© la disposition ambiguĂ« selon laquelle les principes » consacrĂ©s peuvent ĂȘtre mis en oeuvre par des actes lĂ©gislatifs et exĂ©cutifs, tandis que leur invocation devant le juge nâest admise que pour lâinterprĂ©tation et le contrĂŽle de la lĂ©galitĂ© de tels actes »378, au risque de rĂ©introduire insidieusement lâinjusticiabilitĂ© des droits Ă©conomiques, sociaux et culturels Ă©noncĂ©s dans la Charte fondamentale379. 372 Conclusions de la PrĂ©sidence de lâUnion europĂ©enne Cologne, Annexe IV, 2Ăšme paragraphe. 373 Cf. DEHAENE, Convention 2001, 49 ss. 374 MARAUHN, Zugang 2003, 250. Voir aussi AKANDJI-KOMBE, Charte/CE 2001, 168 s. 375 JOCE n° 2000/C 364/01, du 7 dĂ©cembre 2000. 376 SUDRE, Droits de lâhomme 2012, 158 ss. Voir, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, Ă savoir pour le droit social communautaire, les explications de KAUFMANN, ActualitĂ© 2003, 187 s. Cf. aussi FUNK, Grundrechtscharta 2002, 39 ss. 377 Le texte de la ChUE fut repris tel quel pour figurer dans le projet de TraitĂ© Ă©tablissant une Constitution pour lâEurope TraitĂ© de Rome de 2004, partie II, traitĂ© adoptĂ© par consensus au sein de la Convention europĂ©enne les 13 juin et 10 juillet 2003, remis au PrĂ©sident du Conseil europĂ©en Ă Rome le 18 juillet 2003. Ce dernier texte du traitĂ©, lĂ©gĂšrement retouchĂ©, sans que la Charte nâen fĂ»t altĂ©rĂ©e, fut adoptĂ© par les Chefs dâEtat et de Gouvernement des Vingt-Cinq le 19 juin 2004, lors du Conseil europĂ©en de Bruxelles, et fut signĂ© Ă Rome le 29 octobre 2004. Au vu des rĂ©fĂ©rendums nĂ©gatifs en France comme dans les Pays-Bas, le projet de traitĂ© constitutionnel fut toutefois abandonnĂ© au profit du TraitĂ© de Lisbonne des 18 et 19 octobre 2007 qui, au lieu de lâincorporer, fait de la ChUE un instrument contraignant par renvoi direct Ă ce dernier. 378 JO UE n° 2010/C 83/02, Titre VII â dispositions gĂ©nĂ©rales rĂ©gissant lâinterprĂ©tation et lâapplication de la Charte, art. 52 ch. 5 ChUE. 379 Cf. SCHOLZ, EU 2012, 924 s., pour lequel les droits sociaux au sens Ă©troit » art. 8, 14, 22, art. 24 Ă 27, art. 29 Ă 30, art. 32 Ă 38, art. 47 al. 3 ChUE seraient, Ă tort selon nous, de tels Titre premier Fondements et mythes fondateurs 74 Quant aux droits Ă©conomiques, sociaux et culturels que la ChUE renferme, il convient de citer lâinterdiction de lâesclavage et du travail forcĂ© art. 5, la libertĂ© de rĂ©union et dâassociation, Ă©galement prĂ©vue dans sa composante syndicale art. 12, le droit Ă lâĂ©ducation art. 14, la libertĂ© professionnelle et le droit de travailler art. 15, les libertĂ©s dâentreprise art. 16 et de propriĂ©tĂ© art. 17, lâĂ©galitĂ© entre hommes et femmes en matiĂšre de rĂ©munĂ©ration, de travail etc. art. 23, les droits de lâenfant art. 24, les droits spĂ©cifiques, notamment participatifs, des personnes ĂągĂ©es art. 25 et des personnes handicapĂ©es art. 26, le droit Ă lâinformation et Ă la consultation des travailleurs au sein de lâentreprise art. 27, le droit de nĂ©gociation et dâactions collectives art. 28, le droit dâaccĂšs aux services de placement art. 29, le droit Ă la protection en cas de licenciement injustifiĂ© art. 30, le droit Ă des conditions de travail justes et Ă©quitables art. 31, lâinterdiction du travail des enfants et la protection des jeunes au travail art. 32, la protection de la vie familiale et professionnelle art. 33, le droit Ă la sĂ©curitĂ© sociale et Ă lâaide sociale art. 34, le droit Ă la protection de la santĂ© art. 35, et le droit dâaccĂšs aux services dâintĂ©rĂȘt Ă©conomique gĂ©nĂ©ral art. 36380. c La dimension humaine » de lâOrganisation pour la SĂ©curitĂ© et la CoopĂ©ration en Europe OSCE Aboutissement dâun processus politique ayant dĂ©butĂ© lors de la ConfĂ©rence sur la SĂ©curitĂ© et la CoopĂ©ration en Europe, dont lâobjectif initial, en 1975, avait Ă©tĂ© celui de crĂ©er un cadre diplomatique de coopĂ©ration entre lâEst et lâOuest »381, Ă savoir entre tous les Etats europĂ©ens, rejoints par le Canada et les Etats-Unis, lâOSCE382 sâest petit Ă petit dotĂ©e dâun programme destinĂ© Ă garantir les droits de lâHomme et les libertĂ©s fondamentales. Connu sous lâappellation de dimension humaine », ce programme politique nâa cessĂ© de se dĂ©velopper depuis lors et prĂ©voit mĂȘme un certain nombre de mĂ©canismes politiques de contrĂŽle383. principes ne mĂ©nageant aucun droit subjectif, seuls les art. 12 al. 1, 15 al. 3, 20, 21, 23, 28 et 31 Ă©tant justiciables. 380 Pour ce qui est de la protection des consommateurs article 38 ChUE, il serait Ă la rigueur possible de lui dĂ©couvrir des racines sociales, dans la mesure oĂč, Ă lâinstar des travailleurs, le groupe des consommateurs comptait parmi la partie socialement faible ou fragilisĂ©e. 381 ROUGET, Guide 2000, 53. 382 LâOSCE, qui dĂ©passe le cadre europĂ©en, a succĂ©dĂ© aux cycles de confĂ©rences initiĂ©s en 1975 Ă Helsinki. Elle sâest dotĂ©e dâinfrastructures et dâinstitutions permanentes et a ainsi pu accĂ©der au rang dâorganisation internationale Ă partir de 1994. 383 TrĂšs sommairement, les Ă©tapes dĂ©cisives de cette Ă©volution sont lâActe final de Helsinki, du 1er aoĂ»t 1975 ; la dimension humaine » et son mĂ©canisme de suivi Ă©laborĂ©s lors de ConfĂ©rence de Vienne de 1989 ; les ConfĂ©rences de Copenhague et de Paris en 1990, de Moscou en 1991, de Prague et dâHelsinki en 1992. La dimension humaine est rĂ©guliĂšrement abordĂ©e lors des confĂ©rences et sommets organisĂ©s au sein de lâOSCE, dont les actes finaux peuvent ĂȘtre consultĂ©s sur le site de lâorganisation ; se reporter Ă la rubrique dimension humaine » Qui plus est, la Charte de Paris pour une nouvelle Europe, du 21 novembre 1990, a instaurĂ© le Bureau des institutions dĂ©mocratiques et des droits de lâHomme BIDDH, Ă Varsovie, qui sert de cadre Ă Chapitre premier RepĂšres historiques 75 A cĂŽtĂ© de ses activitĂ©s liĂ©es Ă la garantie du droit des minoritĂ©s, de lâEtat de droit, de la dĂ©mocratisation et de la libertĂ© des mĂ©dias, ledit programme englobe aussi des Ă©lĂ©ments liĂ©s aux droits de lâHomme, parmi lesquels la libertĂ© dâassociation, le droit Ă lâĂ©ducation et lâĂ©galitĂ© des sexes jouent un rĂŽle essentiel384. Toutefois, il convient de souligner que les instruments Ă©laborĂ©s sous les auspices de lâOSCE demeurent Ă©minemment politiques et prĂ©conisent des solutions et mĂ©canismes de contrĂŽle de caractĂšre diplomatique385. Leur Ă©tude dĂ©taillĂ©e dĂ©passerait le cadre juridique du prĂ©sent ouvrage.
Charte_Droits_Fondamentaux_Union_EuropeennePublished on Jan 24, 2013 et Travail
article 52 de la charte des droits fondamentaux